Dans l'école primaire de Bitsch, les journalistes vivent au rythme des informations distillées par la police, les pompiers et les autorités. L'après-midi semble décisif avec un vent qui pourrait rester discret ou forcir et attiser le feu.

Edgar Kuonen, président de la commune, sait que les quelque 200 personnes évacuées aimeraient retrouver leur foyer au plus vite, mais il faut de la patience, souligne-t-il. Lui-même n'a pas dormi. Il semble calme , mais il n'est pas tranquille: «Mes trois fils sont pompiers et sont sur le terrain», confie-t-il à Keystone-ATS.

«Je suis très fatiguée»

Dans le village voisin, à Mörel-Filet, des personnes évacuées mais qui n'ont pas trouvé de toit chez un proche ou un parent, ont passé la nuit dans la salle de gym de l'école régionale. Certains sont des touristes. Un civiliste, installé dans la cour avec un camarade, renvoie les journalistes vers Bitsch. Il ne peut donner aucune information, sauf indiquer que la protection civile est là pour accueillir les personnes évacuées et veiller à leur bien-être.

Ces dernières sont régulièrement informées de la situation. Une dame sort de la salle et cherche la fraîcheur sous un arbre de la cour. «Je suis très fatiguée, je ne veux pas parler», souffle-t-elle, indiquant tout de même qu'elle est en vacances dans la région.

«Nous retournons en Allemagne»

Les rues de Mörel-Filet sont très calmes en cette mi-journée d'été. Une Mini Cooper bleu métallisé décapotable s'arrête sur une place de parc. La passagère sort et fait quelques photos du voile de fumée qui enveloppe la montagne.

De gros moyens engagés en Valais durant les incendies

«Nous devions partir dimanche de Riederalp, mais finalement nous nous en allons plus tôt parce que nous ne pouvons pas faire les promenades que nous avions prévues; tout est fermé sur le site. Nous rentrons chez nous en Allemagne», indique-t-elle.

«Personne ne rouspète»

Un véhicule de la police cantonale stationne sur le bas-côté de la rue principale qui traverse le village. «Nous sommes là pour donner des informations. Mais c'est très calme», explique l'un des trois agents. Au téléphérique qui monte vers Riederalp, le calme règne également. «Les gens peuvent aller à Riederalp, donc tout va bien. On leur dit simplement qu'ils ne peuvent pas aller dans la zone de l'incendie et personne ne rouspète», assure la caissière. Là-haut, les pompiers et les pilotes d'hélicoptères continuent la lutte. Ils s'activeront tant que de la fumée s'élève et que tout risque n'est pas jugulé