«Au XVIII^e siècle, les pédagogues encourageaient la tenue d’un journal intime pour s’explorer soi-même. En 2024, cette pratique n’est plus très courante. Pour documenter sa vie, on utilise d’autres moyens plus rapides: photos ou stories. Celles-ci sont liées aux réseaux sociaux; il n’y a donc plus rien d’intime. En un clic, on a partagé un extrait de sa vie. Faire l’effort d’écrire un journal intime demande du temps et de la régularité. Pourtant, l’exercice de s’installer confortablement et de se mettre à la rédaction en vaut la peine.

J’ai commencé à tenir un journal intime en 2019. Au début, je n’étais pas constante. J’avais pour projet d’écrire tous les soirs, mais je remplissais une page par mois. Alors, pour me motiver, je m’imaginais retomber sur mes écrits vingt années plus tard. Pour le jeu, j’essayais de ne jamais relire mes pages précédentes, car la surprise en serait meilleure. Au fil du temps, la cadence s’est installée. Aujourd’hui, j’ai réussi à faire de cette pratique une habitude. J’écris tous les soirs. Quand je n’ai rien à dire, je note le titre d’une chanson que j’aime bien. Je parle d’un livre, d’un film ou d’une série, ou encore je raconte mes rêves.

Tenir un journal a changé ma façon de voir le monde. Chaque événement de ma journée me marque. Du coup, je me réjouis de l’écrire. L’exercice de rédaction grave les moments positifs dans ma mémoire. J’écris ce qui me stresse et quelles solutions envisager. Ce recul me rend plus sereine. En effet, le journal intime fonctionne comme une thérapie et ces moments de rédaction, où je suis dans une bulle, sont reposants. Pour avoir tenté l’exercice du journal intime depuis plusieurs années, je le conseille à tous, en particulier aux anxieux. On ne peut nier le bénéfice calmant de l’écriture.»