Le grand ras-le-bol des maires français
Des groupuscules d’extrême droite s’en prennent aux édiles dont les localités accueillent des réfugiés
Antoine Castineira, Paris
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France L Depuis le début de l’année, sa vie est un calvaire. Il est le maire sexagénaire d’un village d’un millier d’habitants au centre de la France dont il souhaite préserver l’anonymat autant que le sien pour ne pas jeter de l’huile sur le feu. Au mois de février, son Conseil municipal approuvait la vente d’une «usine en ruine» à une association qui souhaitait la transformer en centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Depuis, il a tout vu et tout entendu.
Des courriers qui le traitaient de «traître à la nation», des insultes, des menaces et même une manifestation devant son domicile. A la mi-mai, lorsque son collègue Yannick Morez, le maire menacé de mort de Saint-Brevin, ville balnéaire d’environ 15 000 habitants, démissionnait avec fracas, il s’est dit qu’il était «le proc