Gaza, ce sont 365 km² (les districts de la Sarine et de la Glâne réunis) et plus de 2 millions d’habitants, soit une densité de près de 6000 habitants au km² (pas loin de 20 fois la densité de notre beau pays de Fribourg). Soixante ans plus tard, bien que les contextes soient bien différents, les conditions de vie à Gaza semblent ne pas avoir beaucoup à envier à celles du ghetto de Varsovie (1940-1943).

Le ghetto, c’était 400 000 habitants confinés sur 3,3 km², soit deux à trois fois le quartier de Pérolles à Fribourg – une densité de 128 000 habitants au km². Les conditions de vie: enfermement dans ce minuscule confetti, maladies (épidémie de typhus), absence d’hygiène, famine, vie clandestine sous terre, 10 à 15% d’orphelins, 43 000 décès pour la seule année 1941… Et pour finir, destruction au bulldozer de cette ville fantôme. Le dernier SOS des résistants juifs de Pologne: «Le monde de la liberté et de la justice ne fait rien!»

A Gaza aussi: manque d’hygiène et de soins médicaux, malnutrition, enfermement… Là aussi, des tunnels et les destructions. Et à ce jour, plus de 25 000 morts dont beaucoup de femmes et d’enfants et des dizaines de milliers de blessés. Les Gazaouis ne finiront pas dans des chambres à gaz, mais quel avenir pour eux qui se voient enfermés sous les bombardements dans cette prison à ciel ouvert? Où sont les hommes et les femmes de paix qui seront capables de conjurer le désastre en cours sur la terre dite trois fois sainte? Que retiendront dans soixante ans les livres d’histoire de cette tragédie?