Chronique: Le touriste chinois, ce mal-aimé
Angélique Eggenschwiler
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Il a mauvaise réputation. Grossier, inculte, populeux, il balaie l’Europe en autocar, multiplie les selfies en postillonnant ses crêpes dentelle sur notre sac à dos au pied du Mont-Saint-Michel. D’ailleurs il s’en fout bien des monts, des Michel et du reste, tout ce qui l’intéresse, c’est se remplir les poches de mini-tours Eiffel en nous piétinant les orteils. Nous, gens pleins de culture et de raffinement qui rotons notre saucisse de Toulouse comme une ode au patrimoine occitan. Ah ça, on ne l’aime pas, le touriste chinois.
Il a encore la courtoisie de sourire sur ses photos de vacances
Le touriste chinois (c’est toujours le même) qui, en couple à Neuchâtel l’autre jour, m’a tendu son appareil photo sur la place Pury. J’ai regardé la place Pury, j’ai regardé leurs têtes, j’ai reregardé la place Pury et sa clique de buveurs de Heineken sous un ciel d’orage, puis leurs têtes qui n’avaient toujours pas remarqué le dealer de shit à l’angle de l’arrêt de bus; j’ai tenté