Réédition: Crisinel, l’écorché vif
Deux courts textes – Alectone et Nuit de juin – réunis par les Editions Allia évoquent le «combat contre les ombres» de l’écrivain vaudois.
Geneviève Bridel
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Edmond-Henri Crisinel (1897-1948), poète, écrivain et critique littéraire vaudois, lutta toute sa vie contre une dépression chronique qui le mena en clinique psychiatrique à plusieurs reprises. Deux courts textes – Alectone et Nuit de juin – réunis en janvier par les Editions Allia évoquent ce «combat contre les ombres», comme l’écrit Daniel Maggetti, postfacier du recueil.
Crisinel, à qui Eric Bulliard a consacré il y a peu un éloquent portrait chez Infolio, confronte avec une lumineuse élégance les images radieuses de l’été aux spectres qui le tourmentent (l’homosexualité que son éducation l’empêche d’assumer), dans une prose aussi elliptique qu’évocatrice. Il s’obstine à sonder les gouffres qui l’aspirent tout en convoquant les souvenirs d’une enfance heureuse.
Le titre, Alectone, est le nom d’une des trois Erinyes, déesses de la mythologie grecque qui châtient les criminels. C’est aussi celui que donne Crisinel à une autre internée, dont il entend les cris et imagine