La Liberté

Le mérite de la franchise

Président de Swiss Tennis, René Stammbach l’avoue: il sera impossible d’aider tous les joueurs du pays

Conny Perrin: «Toutes les instances s’efforcent de faire au mieux.» © Keystone-archives
Conny Perrin: «Toutes les instances s’efforcent de faire au mieux.» © Keystone-archives

Laurent Ducret

Publié le 20.04.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Tennis » «Non, nous ne sommes malheureusement pas en mesure d’aider tous nos joueurs et joueuses qui sont les victimes collatérales de cette pandémie du coronavirus!» Président de Swiss Tennis, René Stammbach a le mérite de la franchise. Sa fédération ne volera pas au secours des gagne-petit du tennis. Swiss Tennis ne peut pas se transformer en bon samaritain comme les fédérations anglaise et française qui ont dégagé des moyens importants – 24 et 37 millions de francs respectivement – pour aider leurs clubs et leurs joueurs. Grâce aux bénéfices dégagés par Wimbledon et par Roland-Garros, ces deux fédérations disposent d’une toute autre marge de manœuvre que Swiss Tennis.

Message de soutien

Malgré le noble geste des Anglais et des Français, le tennis traverse la crise la plus terrible de son histoire. Les efforts désespérés de la fédération italienne pour sauver cette année ses Internationaux de Rome, quitte à les faire disputer en novembre à huis clos à Cagliari, et le passage en force de la fédération française pour reporter Roland-Garros à l’automne traduisent bien l’état d’urgence dans lequel ce sport se débat. «Si la situation perdure, nous allons perdre les recettes sur les licences et sur les inscriptions aux interclubs. Je n’ose imaginer les conséquences d’une saison blanche, soupire René Stammbach. Nous avons toutefois pu continuer à verser les subventions des joueurs du cadre A et B.»

Confinée en Californie, Conny Perrin, 255e mondiale, ne peut pas, à 29 ans, bénéficier des subsides de Swiss Tennis. La Neuchâteloise a toutefois reçu un message de soutien du directeur du sport d’élite de Swiss Tennis Alessandro Greco. «J’ai apprécié ce geste», souligne Conny Perrin qui est parfaitement consciente qu’une aide, si aide il y aura, ne viendra pas dans l’immédiat. «Toutes les instances s’efforcent de faire au mieux, souligne-t-elle. J’espère que ces discussions entraîneront des changements bénéfiques pour tous les circuits WTA, ATP et ITF.»

Trésorier de l’ITF, René Stammbach rappelle que l’instance a déjà souffert de l’annulation de la phase finale de la Fed Cup à Budapest et que le bon déroulement de celle de la Coupe Davis en novembre à Madrid n’est pas assuré. «La Coupe Davis dégage un tiers des recettes de l’ITF, souligne-t-il. S’il doit se concrétiser, ce soutien envers les joueurs doit être assuré par la WTA et l’ATP. L’ITF contribue, pour sa part, au développement du tennis au sein des 210 fédérations nationales.» Et à entendre René Stammbach, cela suffit à sa peine. Swiss Tennis envisage toutefois de soutenir d’une manière indirecte une joueuse comme Conny Perrin. «Une fois que l’on pourra rejouer au tennis, nous nous efforcerons d’organiser plusieurs tournois pour les meilleurs joueurs et joueuses du pays», explique Alessandro Greco.

Un sport universel

«Ce sera peut-être en public ou à huis clos. Mais j’imagine qu’une joueuse comme Jil Teichmann, qui est confinée à Bienne, aura envie de livrer des matches avant que le circuit ne reprenne, mais rien ne dit qu’il reprenne cette année en raison de l’universalité de notre sport. Le discours vaut également pour Stan Wawrinka», poursuit-il. A Swiss Tennis désormais de creuser cette idée et, pourquoi pas, de trouver un sponsor pour que ce projet puisse voir le jour. «Mais en ces temps de pandémie, la chasse au sponsor sera très ardue, avoue Alessandro Greco. A moins d’en trouver un qui témoigne d’un grand courage.» ats


le «Big Three» veut aider les joueurs mal classés

Les nantis n’oublient pas les gagne-petit. Le Serbe Novak Djokovic, l’Espagnol Rafael Nadal et le Suisse Roger Federer entendent venir en aide aux joueurs qui se retrouvent, en raison de la pandémie du coronavirus, dans une situation précaire. Dans une lettre adressée à ses pairs, Novak Djokovic, le président du Conseil des joueurs, a, ainsi, fait part de ses propositions en vue de la constitution d’un fonds de soutien après une discussion avec Roger Federer et Rafael Nadal. Alors que l’ATP aurait alloué un million de dollars en vue d’aider les joueurs classés entre la 150e place mondiale et la 400e, le «Big Three» planche plutôt pour une fourchette d’aide allant de la 250e à la 700e place. ats

Articles les plus lus
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11