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Soutien à la cause kurde

Avec le collectif Mésopotamie, Zeliha et Zozan militent pour leur peuple

Zeliha Kobulan, militante fribourgeoise d'origine kurde, revendique un Kurdistan libre. © Héloïse Hess
Zeliha Kobulan, militante fribourgeoise d'origine kurde, revendique un Kurdistan libre. © Héloïse Hess

Kaziwa Raim

Publié le 28.07.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Droits » Zeliha Kobulan, 32 ans, est une Fribourgeoise originaire de la région de Bakur située en Turquie, région qui se revendique comme «le Kurdistan du Nord». Auxiliaire santé dans un EMS à Morat, elle vit en Suisse depuis 2003. Si elle aime son pays d’accueil, Zeliha n’en oublie pas pour autant d’où elle vient: «J’ai dû fuir la Turquie à cause du danger qui pesait sur mes proches et sur moi-même. Ma famille était impliquée dans la lutte pour l’indépendance des Kurdes et nous risquions au mieux la prison, au pire la mort», confie-t-elle.

D’après Zeliha, l’assimilation forcée des Kurdes est particulièrement forte en Turquie: «Il est illégal de se revendiquer Kurde sous peine de finir en prison. Il faut cacher tout ce qui dévoile notre ethnicité et notre culture, des drapeaux à la langue en passant par la musique», déplore-t-elle. Zozan D., 18 ans, née à Fribourg et originaire elle aussi de Bakur, confirme: «Baris Cakan, un jeune homme kurde, a été tué par des fascistes turcs pour avoir écouté de la musique kurde sur son balcon», relate la collégienne.

Bien qu’elles soient loin de leur terre d’origine, Zeliha et Zozan continuent de militer pour les droits de leurs pairs restés au pays en s’engageant au sein du collectif fribourgeois Mésopotamie, qui fête ses 30 ans cette année. «Nous nous réunissons régulièrement pour discuter et organiser des actions ponctuelles de sensibilisation à la cause kurde, expose Zeliha. Le but est d’une part d’offrir un espace safe de discussion pour les Kurdes, d’autre part de dénoncer la politique répressive dirigée contre le peuple kurde pour obtenir une reconnaissance publique de nos droits.»

«Ne plus vivre dans la peur»

En collaboration étroite avec des Kurdes bernois, le collectif comprend une vingtaine de membres qui se réunissent régulièrement à Fribourg au sein de leur local sur l’avenue du Midi. Composé principalement de Kurdes de Bashur («Kurdistan du Sud», Irak), Bakur («Nord», Turquie), Rojava («Ouest», Syrie) et Rojhelat («Est», Iran), Mésopotamie est ouvert à toute personne qui souhaite s’engager dans la lutte du peuple kurde. Zozan exprime son souhait de voir les Suisses se joindre à sa cause: «Je souhaite que les gens entendent notre combat, il est important que d’autres peuples soutiennent activement notre lutte. Il est également nécessaire que les gouvernements européens prennent position officiellement pour défendre la cause kurde, y compris la Suisse.» Les prochaines actions prévues par le collectif ont notamment pour but de dénoncer les bombardements perpétrés par Erdogan sur les régions kurdes de Syrie et d’Irak.

Quant à l’espoir des deux femmes pour leur peuple, il se résume simplement: «J’espère pouvoir vivre notre culture librement, parler notre langue et perpétuer nos traditions. Je ne veux plus vivre dans la peur», déclare Zeliha, suivie par Zozan: «Je souhaite obtenir l’indépendance de notre pays qui est le Kurdistan, un pays qui rassemblera tous les Kurdes du monde.»

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