«Rien ne mérite la mort»
Exilé en France depuis 2012, Omar Youssef Souleimane raconte la révolution syrienne avortée dans Le dernier Syrien
Stéphanie Fontenoy
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Entretien » Le romancier Omar Youssef Souleimane serait-il Le dernier Syrien, titre énigmatique de son premier roman? Comme ses personnages, Omar Youssef Souleimane a vécu, à l’âge de 25 ans, les premiers remous contrariés de la révolution syrienne. Exilé politique à Paris depuis 2012, l’ancien journaliste narre avec une franchise désarmante, et parfois violente, les espoirs déçus d’une génération «ivre de liberté». L’écrivain-poète s’exprime désormais en français, «la langue de l’avenir».
Le conflit syrien est entré dans sa 10e année. Pourtant, dans un poème, vous appelez à garder espoir. Pourquoi?
Omar Youssef Souleimane: Je partage avec Sartre l’idée selon laquelle les êtres sont condamnés à l’espoir. L’espoir est un moyen de résistance. Ce n’est pas une manière de rêver. Mark Twain a dit: «Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait». En Syrie, on jouait avec la mort tous les jours. Quand on joue avec la mort, on comp