Les joies furtives du télémarketing
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Un printemps vieux de vingt ans, sous prétexte de financer la fin de mes études, j’ai commencé une brève carrière dans le télémarketing. Au fond d’un grand open space, casque sur les oreilles et micro devant le nez, je téléphonais partout en Romandie, entre 7 et 21 h, usant des arguments les plus fallacieux pour refourguer à de pauvres gens toute une panoplie d’objets inutiles et trop chers.
Avec mes collègues, nous nous nommions au choix Laurent Contat ou Corinne Favre. L’usage du pseudonyme est recommandé car il est, semble-t-il, épuisant de se faire insulter vingt fois par jour sous sa vraie identité. Nous passions des appels à la chaîne, ou plutôt, l’ordinateur les passait pour nous sitôt que nous avions raccroché.
Chaque heure, le chef de salle affichait notre taux de vente sur un