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Un castor élit domicile près de la Pissevache, à Vernayaz (VS)

Sa gourmandise pour les pommes et les coings a révélé la présence d'un castor dans la Salanfe, non loin de la Pisseevache (archives). © KEYSTONE/MAXIME SCHMID
Sa gourmandise pour les pommes et les coings a révélé la présence d'un castor dans la Salanfe, non loin de la Pisseevache (archives). © KEYSTONE/MAXIME SCHMID


Publié le 02.06.2020


Un castor a élu domicile dans la Salanfe, la rivière où coule la Pissevache à Vernayaz (VS). C'est la première fois qu'un rongeur de cette espèce est observé à cet endroit. Sa gourmandise pour les pommes et les coings a révélé sa présence sur le site.

C'est le propriétaire du KM Zéro, un petit magasin de fruits et légumes locaux vendus en libre-service, qui s'en est rendu compte le premier, révèle lundi Rhône FM. Sur les ondes de la radio valaisanne, le patron Stéphane Monnet explique avoir découvert l'existence du rongeur lorsqu'il a constaté qu'un animal venait se servir de pommes et de coings dans ses réserves. Il installe alors une petite caméra nocturne qui immortalise le voleur aux longues dents.

Le fait que ce castor se soit approché régulièrement d'une construction humaine "est tout à fait extraordinaire de mémoire de notre association", indique mardi à Keystone-ATS la porte-parole de l'association pour l'intérêt et le suivi du castor en Suisse Beaverwatch.

Certes, les castors chipent volontiers betteraves et maïs en toute discrétion, mais le genre de chapardage qui a eu lieu à Vernayaz se compte sur les doigts d'une seule main, complète Charlotte Karsegard.

En groupes familiaux

Selon la spécialiste, la Salanfe abrite probablement une nouvelle colonie qui a remonté le cours d'eau. "Ce n'est pas si loin du Rhône", relève la porte-parole Charlotte Karsegard, qui note que la centaine d'individus recensés en Valais peuplent principalement les berges du fleuve.

Les castors sont territoriaux et vivent en groupes familiaux, dont le territoire, en Suisse, englobe un tronçon de rivière allant de 300 mètres de long à 3 kilomètres. Un groupe est composé d'un couple qui donne chaque année naissance à une portée de un à trois petits. Ceux-ci restent deux ans avec leurs parents avant "d'être gentiment poussés à partir pour chercher un nouveau territoire et un partenaire", explique Charlotte Karsegard.

Même s'ils pourraient se déplacer très loin, la plupart restent proches et s'installent juste au-dessus ou au-dessous du territoire de leurs parents. Lors de cette phase de recherche d'une nouvelle zone de colonisation, de nombreux jeunes castors perdent la vie. "C'est là que se fait une partie de la sélection naturelle", résume la porte-parole.

Espèce protégée

Charlotte Karsegard rappelle que l'espèce, qui compte environ 3500 individus en Suisse, est protégée et qu'il est interdit de détruire ses barrages. Ceux-ci permettent de conserver l'entrée des terriers immergée et de repousser ainsi les prédateurs. Ils sont par ailleurs "très utiles pour maintenir la biodiversité dans les rivières, surtout en cas de sécheresse".

ats

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