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Trump dénonce "la gauche radicale", les médias, la Chine

Le discours de la fête nationale américaine de Donald Trump à Washington avait des accents de réunion de campagne. © KEYSTONE/EPA/Chris Kleponis / POOL
Le discours de la fête nationale américaine de Donald Trump à Washington avait des accents de réunion de campagne. © KEYSTONE/EPA/Chris Kleponis / POOL


Publié le 05.07.2020


Le président américain Donald Trump a marqué samedi la fête nationale américaine par un discours aux accents de réunion de campagne dans une Amérique divisée, sur fond de regain du Covid-19. Les festivités ont été revues à la baisse en raison de la pandémie.

"Nous sommes en train de vaincre la gauche radicale, les marxistes, les anarchistes, les agitateurs et les pilleurs", a lancé Donald Trump lors d'une cérémonie dans les jardins de la Maison-Blanche.

Loin d'un ton traditionnellement rassembleur des allocutions présidentielles du 4 juillet, le milliardaire républicain s'en est aussi pris, aux médias "qui accusent à tort leurs opposants d'être racistes". "Plus vous mentez, plus vous calomniez [...] plus nous travaillerons pour dire la véritéet nous vaincrons", a-t-il asséné, à quatre mois de l'élection présidentielle.

Le locataire de la Maison-Blanche s'en est aussi pris avec virulence à la Chine, d'où est parti le nouveau coronavirus, réaffirmant qu'elle devrait "rendre des comptes". Fidèle au message qu'il martèle depuis plusieurs jours, Donald Trump a une nouvelle fois minimisé la signification de la hausse spectaculaire de nombre de cas de Covid-19, qui alarme les autorités sanitaires.

Couvre-feu et fête en ligne

"Nous avons fait beaucoup de progrès. Notre stratégie fonctionne bien", a-t-il lancé. Il a martelé sa conviction qu'un traitement et ou un vaccin seraient probablement disponibles "bien avant la fin de l'année".

Quelques heures plus tôt, la Floride avait annoncé un nouveau record de cas de Covid-19 à 11'458 sur les dernières 24 heures. Devant l'ampleur de la crise sanitaire, le maire du comté de Miami-Wade, le plus peuplé du pays avec près de 2,7 millions d'habitants, a décrété vendredi un couvre-feu à partir de 22h00 locales.

A Atlanta, Nashville, les concerts ou feux d'artifice ont été annulés. Dans la ville texane de Houston, foyer de l'épidémie dans le grand Etat du sud, le 4 juillet est fêté en ligne.

En dépit de la pandémie de coronavirus, le National Mall, l'immense esplanade où se dressent musées et monuments officiels et ses alentours sont restés ouverts et accessibles au public pour un feu d'artifice annoncé comme "monumental".

Rassemblements antiracistes

Le virulent discours présidentiel a été suivi d'un défilé aérien d'appareils de la seconde guerre mondiale et d'un spectacle de la patrouille des Blue Angels. Les célébrations du jour de l'indépendance, lorsqu'en 1776, treize colonies britanniques proclamèrent leur séparation de la couronne britannique et fondèrent les Etats-Unis d'Amérique, risquent cette année d'avoir un goût amer.

L'Amérique est animée, depuis la mort du Noir George Floyd, par un mouvement historique contre le racisme, comparable à celui des droits civiques des années 1960. Partout dans le pays, des rassemblements étaient prévus pour la justice, l'égalité raciale et contre le gouvernement Trump.

A Washington, une vingtaine de collectifs avaient appelé à manifester, notamment devant le monument en mémoire d'Abraham Lincoln, depuis lequel Martin Luther King avait prononcé son discours "I have a dream", en 1963.

"Racisme systémique"

"Nous voulons faire savoir au monde, et pas seulement aux États-Unis, que nous ne valons pas moins que les autres", confie Katima McMillan, une Noire de 24 ans.

"Notre pays a été fondé sur une idée, celle que nous naissons tous égaux. Nous n'avons jamais été à la hauteur de cette idée", a déclaré samedi Joe Biden, candidat démocrate à la présidentielle de novembre. L'ancien vice-président de Barack Obama a appelé à s'unir pour surmonter "plus de 200 ans de racisme systémique".

En plein débat sur les statues mises à terre par des manifestants antiracistes, M. Trump avait déjà dénoncé vendredi soir, depuis l'imposant monument du mont Rushmore, "une campagne visant à effacer notre histoire, diffamer nos héros, supprimer nos valeurs et endoctriner nos enfants".

ats, afp

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