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La restauration appelle à l'aide immédiate face à son effondrement

La restauration pourrait perdre jusqu'à 100'000 postes en Suisse, craint Gastrosuisse (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La restauration pourrait perdre jusqu'à 100'000 postes en Suisse, craint Gastrosuisse (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La restauration pourrait perdre jusqu'à 100'000 postes en Suisse, craint Gastrosuisse (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La restauration pourrait perdre jusqu'à 100'000 postes en Suisse, craint Gastrosuisse (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La restauration est au bord de l'effondrement, a mis en garde le président de GastroSuisse, Casimir Platzer. La moitié des établissements risquent de faire faillite en janvier 2021 dans les villes. 100'000 emplois sont menacés (archives). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE
La restauration est au bord de l'effondrement, a mis en garde le président de GastroSuisse, Casimir Platzer. La moitié des établissements risquent de faire faillite en janvier 2021 dans les villes. 100'000 emplois sont menacés (archives). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE


Publié le 27.10.2020


Cafetiers et restaurateurs exigent l'aide immédiate de l'Etat. Leurs recettes s'effondrent face à la deuxième vague de coronavirus et aux mesures de protection. Dans les villes, la moitié des établissements risquent la faillite début 2021. Beaucoup ne survivront pas.

"La restauration est au bord de l'effondrement", met en garde Casimir Platzer, président de GastroSuisse face aux médias réunis mardi à Zurich. Son secteur est le plus touché de l'économie et la situation s'aggrave "de manière exponentielle", estime-t-il. C'est particulièrement le cas dans les villes: les recettes des établissements ont fondu de moitié par rapport à 2019.

Si rien n'est fait, le secteur pourrait perdre jusqu'à 100'000 emplois à brève échéance. Nombre d'établissements ont déjà dû mettre la clef sous la porte.

"Communication négative"

Le plongeon touristique dont sont victimes les hôtels en ville (-85% de recettes cette année) explique en partie le désastre chez les restaurateurs, observe Casimir Platzer. Mais le président de GastroSuisse pointe surtout du doigt les mesures politiques contraignantes des cantons et de la Confédération contre la pandémie.

Pire, la communication "très unilatérale et négative" en la matière serait dramatique pour la branche. A titre d'exemple, Casimir Platzer cite un membre de la taskforce qui avait déclaré publiquement qu'il valait mieux éviter d'aller au restaurant actuellement. Résultat: la fréquentation est en chute libre depuis le début de la deuxième vague, déplore le dirigeant.

Mesures "indigestes"

Il dénonce par ailleurs des mesures "incompréhensibles" et discriminatoires pour la branche, estimant que la plupart des contaminations n'adviennent pas dans les restaurants. Ces derniers ont mis en place des concepts de sécurité conformément aux directives des autorités sanitaires.

"Si des hôtes se retrouvent pour manger, cela n'a finalement aucune importance s'ils quittent la table à 21h00, 22h00 ou 23h00", a illustré le dirigeant. Il critique aussi la limitation à quatre personnes par tablée, alors que dans le cadre privé, on peut sans autres réunir une dizaine, voire une quinzaine d'invités.

La situation est particulièrement désespérée dans les bars, les clubs et les discothèques. Les récentes restrictions contre la pandémie "équivalent à une interdiction d'exercer", selon les termes du président de Gastrosuisse.

33'000 emplois déjà perdus

Citant les chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS), M. Platzer signale que 33'000 emplois sont déjà passés à la trappe. Un sondage mené par la faîtière indique par ailleurs qu'en raison de la pandémie, la moitié des restaurateurs sont confrontés à des difficultés financières.

"Deux établissements sur cinq pourraient ne pas survivre au prochain semestre", s'alarme le dirigeant. Un grand nombre d'entreprises de la branche ont déjà utilisé les crédits Covid qui leur avaient été accordés. Après huit mois de crise, même les réserves sont épuisées.

Situation critique dans les villes

La situation est particulièrement critique dans les villes. Les restaurants zurichois ont vu leurs recettes fondre de 60 à 70%, signale Urs Pfäffli, président de GastroZürich-City. Le choc est grand face à l'appel politique au télétravail et aux restrictions de réunions prononcées par le Conseil fédéral.

"Notre association redoute une vague de faillites et nos membres envoient des signaux alarmants", a pour sa part indiqué le président de la section valaisanne André Roduit. La branche risque "un effondrement général et une crise sans précédent" si la situation persiste et que la saison d'hiver ne peut pas avoir lieu.

Conseillère nationale UDC, Esther Friedli tire elle aussi la sonnette d'alarme. Son auberge d'Ebnat-Kappel (SG) n'accueille pratiquement plus de clients depuis dix jours. Le monde rural est donc également impacté.

Pour le statu quo et le chômage partiel

Selon Casimir Platzer, "les concepts de protection actuels fonctionnent bien, et on peut continuer à fréquenter les restaurants en toute sécurité". A la veille de la décision du Conseil fédéral sur de nouvelles mesures de protection, le président de Gastrosuisse appelle les décideurs à ne pas ordonner un nouveau semi-confinement et à s'abstenir de durcir des mesures "dont l'efficacité n'est pas avérée".

Il réclame également la mise en oeuvre rapide de la réduction des loyers pendant la période de fermeture prononcée par les autorités ainsi que la prolongation de l'indemnité en cas de réduction de l'horaire de travail.

ats, awp

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